Quand on anime des ateliers Fresques, on se rend vite compte que l’exercice est toujours enrichissant. On en ressort rarement sans avoir appris quelque chose sur nous sur l’animation sur le climat
J’anime parfois des ateliers Fresque du Climat Junior dans des classes de CM1 ou CM2. Et là aussi, j’ai pu constater que les enfants ont des choses à nous apprendre !
Comme dans tout atelier Fresque, après une partie « compréhension », la deuxième partie est consacrée aux pistes d’action. Pour faire réfléchir et débattre les enfants, j’aime beaucoup utiliser le débat mouvant.
Chacun se place d’un côté ou de l’autre d’une ligne imaginaire selon si ils sont d’accord ou non avec mes propositionsComme par exemple:Je suis prêt à manger moins de viande pour lutter contre le réchauffement climatique Ce n’est pas à nous de gérer ce problème qui a été créé par les générations précédentes Les solutions viendront des progrès technologiques Etc…
La proposition qui fait le plus souvent l’unanimité: C’est déjà trop tard ! Aucun des enfants n’est d’accord avec ça…
Et c’est déjà une belle leçon d’espoir.
Pour conclure l’atelier, après avoir débattu des pistes d’action, je raconte toujours la fable du Colibris.Le but est que chacun note ensuite un engagement pour lutter contre le réchauffement climatique au dos d’un petit colibris qu’il pourra aussi colorier.
Voilà la parabole amérindienne du colibris Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés, atterrés, observaient, impuissants, le désastre. Seule le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! Et le colibri lui répondit : je le sais, mais, moi, je fais ma part.
Après l’avoir racontée, je demande aux enfants à quoi ça sert, d’après eux, de faire sa part.
- Première réponse
« Parce que si tout le monde le fait, on pourra éteindre le feu. » La somme des actions individuelles aura un impact, c’est indéniable.
On dit en effet que les actes individuels peuvent faire baisser de 25% les emissions de gaz à effet de serre de chacun. Jusqu’à 40% dans le cas de comportements « héroïques » incluant des investissements de long terme.
Cette parabole est d’ailleurs souvent utilisée pour inciter les gens à faire leur part, dans une vision clivante de l’individuel et du collectif.
Mais très rapidement les enfants ont d’autres propositions
- Deuxième réponse:
« Parce que les animaux qui le voient vont avoir envie de faire pareil » Le enfants ont tout de suite cette intuition tellement juste que ce que l’on fait inspire les autres. J’ai parfois l’impression que mes propres changements de mode ce vie ont un impact plus important sur les comportements de mon entourage que tout le travail de sensibilisation et de conseil que je fais dans mon métier !
- Troisième réponse:
« Parce que c’est bien de le faire »
C’est joliment dit avec des mots d’enfants. Ce que moi, j’entends dans cette réponse, ce sont des mots comme: Solidarité, citoyenneté, devoir moral, amour de la nature…
Finalement, les enfants proposent à travers leurs réponses un conclusion parfaite à la Fresque du Climat.
Faire sa part face aux dérèglements climatiques, ça veut dire changer beaucoup de nos comportements. Les réponses des enfants, en filigrane, tracent une voie vers ce changement qui n’est pas celle des sacrifices ou de la contrainte, mais celle de l’aventure collective et de la solidarité. Deux très bonnes raisons intrinsèques d’accueillir le changement positivement !